vendredi 9 mai 2008

Les cochons d'Inde devront être achetés par paires

Hamsters, chiens et cochons: le Conseil fédéral entérine une ribambelle de mesures visant à améliorer la protection des animaux. Les réactions fusent.
Votre enfant aimerait un cochon d'Inde? Réfléchissez-y à deux fois. Car ce petit mammifère détestant la solitude, ce n'est pas un, mais deux cobayes que vous devrez acheter. Vous songez à vous rabattre sur les perruches? Attention: ces oiseaux également ne pourront plus, à l'avenir, être détenus individuellement.

Désormais, en Suisse, les détenteurs de bêtes seront en effet soumis à une législation plus précise. La nouvelle ordonnance sur la protection des animaux adoptée par le Conseil fédéral entrera en vigueur le 1er septembre. En même temps que la loi éponyme, adoptée en 2005 par le parlement. Pourquoi ce délai? Car on ne badine pas avec les bêtes, note la ministre Doris Leuthard: «Ce sujet très émotionnel a suscité plus de 500 prises de position lors de la consultation, il a fallu du temps pour aplanir les différents avis.»

«Nous ne visiterons pas tous les appartements»

Parmi les mesures les plus importantes, le nouveau règlement stipule que tous les futurs propriétaires de chiens, ainsi que ceux d'animaux sauvages, devront suivre des cours. De même, la formation des éleveurs et des transporteurs sera professionnalisée. Pour le reste, la nouvelle ordonnance édicte une foule de conditions particulières (voir ci-contre).
Enfin, pour vérifier la bonne marche des opérations, «un service spécialisé en protection des animaux sera mis sur pied dans chaque canton», écrit l'Office vétérinaire fédéral (OVF). Mais ces visites concernent surtout les éleveurs, commerçants ou transporteurs. «Car nous ne visiterons pas tous les appartements», a précisé Doris Leuthard. Celle-ci a évoqué, au passage, le grand écart auquel est soumis le gouvernement en la matière, entre les organismes de protection des animaux et les éleveurs. D'ailleurs, les réactions ne se sont pas fait attendre.
Ainsi, du côté de l'Union suisse des paysans (USP), le directeur Jacques
Bourgeois se dit «étonné par ce tour de vis, notamment au niveau du bétail bovin, pour lequel de plus grandes surfaces sont exigées». Le Fribourgeois juge ces directives d'autant plus préjudiciables «dans la perspective d'un accord de libre-échange avec l'UE, puisqu'elles péjorent la compétitivité des agriculteurs suisses». Et les bêtes sauvages? A l'inverse, la Protection suisse des animaux (PSA) est «satisfaite que l'ordonnance et la loi entrent enfin en vigueur», note la vice-présidente Birgitta Rebsamen. Ajoutant: «Nous saluons aussi les progrès dans la protection des animaux de compagnie.»
En revanche, la PSA trouve à redire, notamment, «en matière de recherche sur les animaux de laboratoire ou de protection des bêtes sauvages dans les zoos ou les cirques. Là, le texte ne va pas assez loin.»
Source : http://www.tdg.ch/

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