jeudi 17 janvier 2008

Menacés d'extinction, les lapins pygmées lapinent

Ils n'étaient plus que deux lapins pygmées du bassin de Columbia à s'ébattre dans la nature. Elevés en captivité, Utapau et Impala formaient l'unique couple rescapé d'une tentative de réintroduction à l'état sauvage. Ils ont finalement fait ce que les biologistes attendaient d'eux : des lapereaux.

"Nous étions inquiets", confie Rod Sayler, de l'Université de l'Etat de Washington (WSU). "Ca leur a pris un moment mais ils ont fait ce que les lapins savent faire le mieux".

En mars, vingt boules de poils avaient été relâchées à travers champs. Mais les coyotes, les blaireaux, les aigles, les chouettes et les hiboux n'en ont fait qu'une bouchée. Deux mâles qui s'étaient éloignés de la zone d'étude ont été capturés par les chercheurs et réintégrés au programme d'élevage en captivité.

Le 1er juin, il ne restait plus donc dans la nature que deux lapins pygmées, baptisés par les étudiants de la WSU: Utapau, le mâle, porte le même nom qu'une petite planète dans "Star Wars" tandis que la femelle s'appelle Impala, mot qui désigne une sorte de gazelle africaine.

Ces lapins, à peine plus grands que la main d'un homme, ont échappé à leurs prédateurs. Et, pour le plus grand bonheur des chercheurs, ils se sont multipliés.

Ainsi, à la mi-juin, Len Zeoli, qui prépare un doctorat, a découvert Impala en train de creuser un terrier et de le tapisser de brins d'herbe, signe qu'elle s'apprêtait à lapiner. Un peu plus loin, dans un autre terrier, une portée a été découverte.

Les scientifiques ignorent si ce sont les petits d'Impala ou d'une autre femelle qui aurait été tuée par des prédateurs après avoir mis bas. Mais les biologistes trouvent très encourageant d'avoir plus d'une portée. "Notre prochain objectif, c'est que les animaux survivent plus longtemps et aient plus de petits", explique Rod Sayler.

Les lapins pygmées du bassin de Columbia ne se nourrissent pas que d'amour et d'eau fraîche; ils mangent aussi de la sauge. On ignore ce qui a failli les condamner à l'extinction: l'agriculture, les feux de forêt, les maladies... Ils ont été inscrits sur la liste des espèces protégées en 1993 au niveau de l'état de Washington, en 2003 au niveau fédéral.

Seize derniers lapins sauvages ont alors été extraits de leur habitat naturel du bassin de Columbia. Leurs descendants ont été croisés avec leurs cousins pygmées de l'Idaho. C'est le fruit de ces amours captives qui a été relâchées au printemps afin de repeupler la région.

AP
Par Rédaction, dimanche 16 septembre 2007 :: Sciences/Technologies/Médical n°2094

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